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Quelques pistes de travail

Médecine intégrative et placebo

Selon la médecine intégrative, la présence de placebo doit être autorisée dans l’arsenal thérapeutique des médecins. Les avantages des praticiens de santé prescrivant des placebos ou assimilés (homéopathie, compléments alimentaires…) sont les suivants : d’abord, leurs coûts sont généralement plus faibles et moins bien remboursés que les prescriptions de la médecine conventionnelle ; ensuite, leurs prescriptions n’ont aucun effet secondaire indésirable contrairement aux médicaments de la médecine conventionnelle.

Dans une méta-analyse de 15 études comparant un médicament à un placebo, la réponse favorable dans l’évolution des symptômes est de 35,2% des patients du groupe placebo, variant de 20 à 52% (Beecher, H.K., The Powerful Placebo, Journal of the American Medical Association, Vol.159, No.17, (24 December 1955). Aujourd’hui, on estime habituellement que cet écart est de l’ordre de 30 % et peut atteindre 60-70 % dans les migraines ou les dépressions.

Les médecines alternatives excellent dans les symptômes qui répondent le mieux à l’effet Placebo : les affections chroniques fluctuantes, les désordres affectifs, les manifestations allergiques, les douleurs dorsolombaires, céphalées, allergies cutanées et respiratoires, troubles digestifs fonctionnels, rhume, affections virales bénignes…

Les limites de la médecine statistique

Toutes les différences observées sur un traitement médical sont rejetées si la probabilité de se tromper est supérieure à 5% (Le choc des médecines. Vanherweghem Jean–Louis, Editions E.M.E., 2014, page 89).

Limites liées à ce seuil de signification statistique p=0,05 :

On concède donc 5% de chances de se tromper ; mais rien ne permet d’affirmer qu’une hypothèse est réellement fausse si la probabilité de se tromper est, par exemple, de 10% ! Dans une étude qui compare n facteurs indépendants, il faudrait exiger un niveau de signification statistique p=0.05n. Or, ce n’est jamais le cas : on continue d’exiger la valeur arbitraire p=0,05 notamment en cas d’interaction de plusieurs médicaments … Si on applique les statistiques de la loi normale à la population humaine avec 2 écarts types, 95,44% d’entre elle pourrait être considérée comme représentative de la normalité et 4,56% serait qualifiée d’anormale ou pathologique. Mais cette statistique est factice, pourquoi ne pas retenir un seul écart type et considérer que 68,26% de la population est représentative de la normalité et 39,74% qualifiée de pathologique ? Ce dernier chiffre semble plus proche de ce que démontre l’enquête « Je me sens pas bien » renouvelée en 2001 sur 1000 individus interrogés par tirage au sort : 800 ont déclaré avoir présenté un symptôme leur donnant l’impression d’être malade au cours du mois précédent l’enquête, 327 d’entre eux ont envisagé de consulter un médecin, 217 ont consulté un médecin, 65 ont consulté un praticien des médecines non conventionnelles, 8 d’entre eux ont été hospitalisés dont 1 seul dans un hôpital universitaire (Green LA, Fryer GE Jr, Yawn BP, Lanier D & Dovey SM, The ecology of medical care revisited, 2001, New England Journal of Medicine).

Les erreurs médicales

Les erreurs médicales surviennent dans 2,9 à 3,7% des admissions hospitalières et 6,8 à 13,6% d’entre elles conduisent au décès (Kohn LT, Corrigan JM, Donaldson MS, eds. To err is human: building a safer health system. Washington: National Academy Press, 2000). Aux États Unis, les erreurs médicales seraient responsables chaque année de 180000 décès et d’1,3 million d’invalidités temporaires (Le choc des médecines. Vanherweghem Jean–Louis, Editions E.M.E., 2014, page 107).

Le marché des médecines alternatives

Plusieurs sources ont montré l'importance du marché des médecines alternatives :

• Selon l'OMS, le marché mondial des plantes médicinales représentait en 2003 plus de 60 milliards de dollars par an (Antoine Lazarus et Gérard Delahaye, Les Tribunes de la santé, 2007/2 n° 15, Revue co-éditée par les Éditions de Santé et Presses de Sciences Po).
• David Eisenberg de l’hôpital de Boston (Beth, Israël) a constaté qu’en 1990, un américain sur trois avait dépensé plus de 14 milliards de dollars en santé alternative.
• Aux États-Unis, on estime que 21,2 milliards de dollars étaient été dépensés en 1997 pour des services dispensés par des professionnels des médecines douces (Les approches « alternatives » : l’avenir de la rhumatologie, Ian K.Y. Tsang & Howard B. Stein, 1999, Le journal de la Société canadienne de rhumatologie).
• En 2014, Jean-Louis Vanherweghem estimait que les pratiques alternatives et complémentaires (Alternative and complementary medicine) aux États Unis génère 13 milliards de dollars par an de chiffre d’affaires (Le choc des médecines. Vanherweghem Jean–Louis, Editions E.M.E., 2014, page 107-128).

Autres sujets délicats à aborder ?

• Drogues douces : café, alcool, cannabis
• La mort douce par l'euthanasie

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